De Bénédicte : 20/11/07
Le philosophe Francis Bacon disait que la constance est la base des vertus. Là réside, à mon sens, une différence essentielle entre les femmes et les hommes, car ces derniers semblent bien dépourvus de persévérance. Permettez-moi de vous illustrer ce fait à l'aune de mon expérience conjugale. Nous sommes un couple intellectuel ayant connu des moments de passion et par la suite des cycles de douce indifférence. Le travail, l'éducation des enfants et le stress de la vie expliquent en grande partie cette évolution naturelle.
Avant notre mariage, nous avions expérimenté des séances D/S classiques. La paresse de mon pseudo-soumis de mari et le recours trop systématique à un mot de sauvegarde ont cassé mon enthousiasme. Cette expérience femdom a été sans lendemain.
Il y a quelques années, mon mari m'a incité à connaître le plaisir d'une relation extraconjugale. J'avoue avoir été surprise et légèrement choquée par cette suggestion. Je pensais que mon conjoint voulait se décharger de ses responsabilités pour avoir la paix. Après une courte et intense période de réflexion, je me suis très bien adaptée à cette situation non conventionnelle. La collaboration de mon époux est même requise pour donner le change à ma famille lorsque je pars avec un amant durant quelques temps.
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Pour mon anniversaire, mon époux m'a offert un cadeau original: une documentation trouvée sur le net relative aux ceintures de chasteté masculines. Je savais à peine que cela existait. On peut toujours apprendre. Nous avons fantasmé et mon compagnon a cru opportun d'écrire un contrat de soumission dans lequel il me laissait la liberté de choisir des périodes déterminées dans la durée du port de ce genre d'orthèse. J'ai eu l'intuition toute féminine qu'il me forçait la main.
J'ai eu l'intelligence de ne pas donner de suite rapide à ses propositions successives. Je l'ai laissé mariner dans son jus, pour ne pas dire son excitation. Plus le temps passait au plus il ajoutait des améliorations et des nouveaux paragraphes au contrat. Erreur des sens (pour lui), mais quelle aubaine (pour moi). Sans précipiter le cours des évènements, il a porté une CB durant quelques heures, voire une demi-journée. Et, il considérait cela déjà très long! Le pauvre, s'il avait seulement pu se douter de son avenir.... (hihihi).
Il fallait au préalable acquérir une expérience de base sur la manière de prévenir les infections et de pouvoir procéder à un prompt dégonflement de la verge pour replacer la ceinture lorsque je le voulais. Après une période de rodage, j'ai décidé qu'il était grand temps de passer à des choses plus sérieuses.
Mon soumis n'a pas très bien compris le changement exigé de lui. Un dressage
méthodique et régulier a été entrepris. L'endurance a été travaillée. Le moment de délivrance a été empiriquement retardé. Les récriminations et les jérémiades n'ont pas entamé ma détermination. Avec sagesse, j'ai mis en comparaison une toute petite satisfaction égoïste fugace pour lui et le bénéfice à long terme pour le bon équilibre de notre couple. Je veille scrupuleusement à l'hygiène. Le soumis est toujours menotté aux chevilles et aux poignets pendants ces opérations techniques - certes peu engageantes mais nécessaires à la prophylaxie. Une contention devient encore plus impérative lorsqu'on décide d'aboutir à une éjaculation, car mon soumis est généralement peu désireux de ranger sans sourciller son phallus dans sa petite prison en ignorant la prochaine date de libération. Il ne comprend pas toujours que l'on fasse cela pour son bien. J'ai renoncé à comprendre cet aspect la psychologie masculine animale.
J'apprécie que mon ceinturé m'aide à choisir des vêtements sexy avant de me rendre chez un amant. Je me plais à lui rappeler qu'il ne sera pas seul, car il est accompagné en permanence d'une petite amie, sa ceinture (hihihi). Sa collection de ceintures est devenue au fil du temps plus étendue que le nombre de mes galants. Je pourrais en être jalouse. Je conseille aux maîtresses de disposer de plusieurs modèles de CB (une large pour les érections nocturnes, une très serrée pendant mes absences....).
Une discipline de fer n'empêche pas les plaisirs de la vie. J'accorde habituellement un soulagement au retour d'une journée passée chez un amant. Comme le chien de Pavlov, mon ceinturé associe irrémédiablement l'adultère à sa jouissance. A fortiori, il est tout aussi logique que si j'éprouve des contrariétés lors d'une escapade amoureuse, il ne puisse pas non plus bénéficier d'une délivrance. Notre sort est lié. Dans le mariage on partage le meilleur et le pire. En nous inspirant d'un site américain, nous organisons des jeux érotiques en duo. Le loto en est un merveilleux exemple. Nous avons des billes de 3 couleurs (blanches, vertes et rouges). Chaque jour, j'insère une boule blanche dans un petit sac en toile. J'y ajoute une boule verte ou rouge selon un bon ou un mauvais comportement du soumis. Il s'agit d'un pouvoir discrétionnaire de ma part. Lorsque le sac contient au minimum 10 billes, chaque participant peut procéder à un tirage au sort. Une verte donne droit à une éjaculation avec au préalable un cunnilingus ou un queening. Pour une blanche, on additionne l'ensemble des rouges et des blanches pour obtenir le nombre de coups de badine à appliquer su ses fesses. Une rouge allonge la prochaine libération d'un nombre de jours équivalents à la quantité de boules de cette couleur.
Mensuellement, j'organise une confession (réminiscence de la religion?). J'installe mon soumis nu ceinturé assis à côté de moi les yeux bandés. Je lui attache les quatre membres et dégrafe la CB. Je l'écoute avouer ses fautes et me faire part de ses nouvelles idées de soumissions. C'est à lui de progresser. Si besoin, je stimule manuellement sa hampe en lui interdisant toutefois de jouir. Il se trouve entièrement en mon pouvoir. J'enlève son bandeau pour lui faire admirer ma nouvelle lingerie. L'éjaculation est le plus souvent accordée. L'éjaculat est recueilli dans un récipient pour être administré à la petite cuillère. Dans les premier temps, il se montrait, disons-le, récalcitrant lors de l'ingestion de ce digestif, car il n'était plus en état d'excitation, mais la situation s'est naturellement normalisée. Toute résistance de sa part était de toute façon illusoire. L'usage intempestif d'un mot de sauvegarde de sa part aurait, vous vous en doutez, différé un progrès dans son assujettissement.
Pour son dernier anniversaire, je lui ai à mon tour réservé une petite surprise. J'ai planifié une session de confession dans le divan du salon. Mon soumis muni de sa 'petite amie' avait les yeux bandés et les membres supérieurs maintenus dans le dos par une contrainte. Quelques confidences intimes furent longuement passées en revue. Lorsque j'enlevais délicatement son bandeau, ce fût un moment de stupeur de découvrir que la personne assise à côté de lui pendant l'interrogatoire qui tapotait sa cage était Lydie, une ancienne amie. Cette dernière poursuivit très sérieusement l'interview en manipulant délicatement de temps à autre la cage et son contenu. Les solides contraintes empêchaient toute fuite. Je lisais sur le regard fuyant de mon soumis, une attitude implorant de pouvoir se cacher au plus vite. Je coupais court à cette idée malvenue en lui déclarant: Mon chéri répond s'il te plaît poliment aux questions que l'on te pose. Ne sois pas si gêné! Il ressemblait à une bête traquée. Il tremblait de tous ses membres et bafouillait des explications hachées aux questions bien légitimes de Lydie. Celle-ci se fit moqueuse. Le soumis consentit à l'appeler Madame. Elle le tutoya d'emblée pour marquer la différence de classe. On pouvait observer que sa verge tentait de battre frénétiquement dans sa prison dorée. La situation ne devait donc pas vraiment lui déplaire. Je proposais à mon amie d'assister à sa petite délivrance, mais celle-ci prétexta (?) de devoir repartir. Une autre fois conclut-elle. Le soumis baisa ses pieds à genoux en guise de séparation. Après son départ, le ceinturé suffoquait, le virage écarlate. Un moment de gêne est vite passé.
Les retrouvailles de Lydie dans un cocktail auquel nous étions conviés me donnèrent l'occasion d'achever le programme entamé lors de la fête d'anniversaire. Mon amie s'abstint en public de toute remarque déplacée. A la fin de la réception, j'ordonnai à mon soumis de chercher son agenda. Sans autre commentaire, je lui dis à voie basse que Maîtresse Lydie cherchait un homme de ménage. Il ne fût pas nécessaire de répéter le message. La recherche commune d'une date apparaissait anodine, si ce n'est une légère rougeur sur le visage de mon homme. A l'exception de la clé du cadenas de la CB, je laissais carte blanche à mon amie. D'après les descriptions croisées, ce fût une expérience cuisante pour les fesses du dominé au propre comme au figuré.
Ce témoignage démonter, je l'espère que la constance dans l'effort et la vision à long terme sont des qualités féminines. La mise en route d'une approche gynarchique moderne devrait permettre de corriger - partiellement - les défauts de caractères masculins. Cela exige une attention soutenue de tous les instants des dominatrices pour remplir cette mission sacrée.
(Bénédicte)
Réponse Ms.Dana :
Bravo Bénédicte.
Vous êtes une femme très pragmatique, qui semble avoir les pieds bien sur terre et savoir ce que vous voulez.
Une fois vos décisions prise, rien ne semble vous arrêter, et méthodiquement vous avez transformé un prétendu soumis en un mari bien docile qui vous est attaché dans l’amour.
Je suis impressionnée. Car si on fait un bilan :
Vous avez su allez au delà d’une première expérience gâchée par lui, ce qui prouve votre intelligence. Vous avez su entreprendre une frustration très sérieuse et organisée, outil numéro un de la domination.
Vous avez su le prendre au mot et avoir l’ouverture d’esprit de prendre amant pour votre plaisir mais surtout pour montrer à votre mari soumis qu'’il doit assumer ses désirs jusqu’au bout.
Que vous voulez le soumettre toujours plus et qu’il doit assumer à présent la boite de pandore qu'’il a voulu ouvrir. N’oubliez pas de le faire participer et qu'un amant n’est là que pour renforcer la relation D&s et non pas la détruire. Si vous vous débrouiller pour que votre mari soit parti prenante de ce jeu de domination mental très fort que vous avez mis en branle en pratiquant l’adultère, alors oui cela aura des effets positifs.
Mais ce n’est pas donné à tout le monde. Qu'aux couples très solide et ayant déjà eu des relations conjugales et une forte intimité d’assez longue date.
Vous avez de plus visiblement bien de l’imagination, un jeu de loto, le prêt de votre soumis pour le ménage de votre ami montre que vous savez que celui-ci vous est totalement acquis, et soumis. Le surprendre par un cadeau d’anniversaire dont beaucoup de soumis rêverait. Impressionnant.
Et vous avez déjà le savoir faire pour mettre en place des rituels de confessions donnant lieu à des mises au point. Les rituels de confessions hebdomadaire sont une excellente technique qui permet à la dominante de faire avouer à son soumis des fautes qu'’elle n’aurait pas elle même noté. Elle est à mon sens un très bon préambule à la soirée de dressage que je recommande aussi de pratiquer à cette régularité.
Que de constance et de travail pour en arriver à ce résultat j’imagine. Le mot a peut être été lâché : Une discipline de FER.
Une dominante a besoin oui d’opiniâtreté, de persévérance et de volonté pour ne pas relâcher l’éducation qu'’elle a besoin de faire pour modeler son homme en un soumis qui lui plait. Ensuite on en tire les fruits.
Il est vrai que ces messieurs souvent attendent que l’on soit intransigeante et sévère. L’être de nature est parfait, développer ce coté de nous peut prendre du temps. Mais il n’en demeure pas moins que d’être organisée et de planifier un peu son éducation est un atout important.
L’essentiel cependant est de se faire plaisir à soit avant tout. Je ne doute pas une seconde que si vous avez fait tout cela, c’est que les sentiments sont là. Et il faut des sentiments pour dominer en construisant un couple, particulièrement pour vous qui avez opté pour la pratique de l’adultère.
Je vous souhaite le meilleur et le bonheur à tous les deux.
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