De Ms. Andréa.


En fait, je ne sais même pas où commencer.  Serait-ce plus facile en virtuel ou de vive voix?

En introduction (difficile à résumer):

J'ai été mariée durant 30 ans, puis je suis séparée depuis plus de 5 ans.

J'ai rencontré une personne que j'aime et qui m'accepte telle que je suis, qui m'entoure de tendresse, d'attention qui me gâte.. bref, le rêve de beaucoup de femmes.  Etant honnête, il m'a parlé de son fantasme (réalisé auprès d'une Maîtresse professionnelle) tout de suite et j'ai eu  (comme j'ai encore souvent) desdifficultés à réellement comprendre.  Bien que sur des sites, on parle de "jeux", je ne le ressens pas comme tel.

J'ai demandé qu'il relise ces quelques lignes et le voici déçu car je ne cite même pas le mot "domination".  J'ai l'impression d'être pourtant par nature "dominatrice" (sauf que je n'ai jamais appelé comme tel ce côté de mon caractère).  Il voudrait que cela se manifeste plus fort, autrement...

Vous comprenez mieux maintenant ma demande de conseil et clarification des idées à ce sujet. 

Merci de m'avoir lu et à bientôt

Andrea.

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Chère Dana, 

Merci pour ton encouragement. 

Depuis mon premier long message, voici « l’évolution » : 

Je me pose des questions dont je ne suis pas fière, mais par honnêteté vis-à-vis de lui les voici : 

1- L’aime-je vraiment (par amour, car aimer, oui, je l’aime) ou c’est une fuite de la solitude, la fatigue de se battre toute seule sans repos ?

2- Si la réponse à cela est « non », ai-je le droit de continuer ?  Ne suis-je pas en traîn de tricher avec moi-même, mais surtout avec lui ?

3- Quand je me dis qu’à notre âge une vie à deux se construit, l’amour se construit, est-ce l’égoïsme ? 

J’étais et je suis prête à essayer « de jouer le jeu » qui lui fait plaisir, mais pour lui, ce n’est pas un jeu, c’est tout son être. 
Il y a des moments où je m’y  prends réellement, je m’intéresse à fond, je suis le forum et là, il est heureux, il y croit vraiment. 
Par contre, il y a des moments où je trouve tout cela tellement faux, théâtrale, pire encore, je l’assimile à une sorte de secte, une philosophie inventé afin de justifier un bien-être recherché par les femmes, des moments où les images, les photos de sa domina me dégoûte (ces images et ces photos représentant beaucoup pour lui, une période de sa vie où il a été vraiment heureux de vivre tout cela).  A ces moments je me sens complice d’une tricherie, d’une fausseté et j’en parle (pas dans ces termes).  Il devient triste, impénétrable, toute discussion est close. Et là, nous nous sentons frustrés tous les deux.
 

Il m’a proposé une sorte de marché, solution à nos problèmes : 

Il arrête de m’en parler durant la semaine (en fait nous ne faisions plus que cela) et moi, de mon côté, je consacre le dimanche à ces jeux.  Nous sommes lundi et ce premier dimanche a été un échec.  1h30 de « ligotage », une petite série de « cravache » a été largement insuffisant pour lui et éprouvant pour moi.  Je n’y trouvais aucun plaisir, cela me demandait plutôt un effort « pénible » tandis que lui désirait toute une journée de jeux. 

Il a quitté sa domina après m’avoir rencontré, mais pas uniquement pour moi. En fait, il a eu beaucoup mais espérait plus.  Espérait être le tout pour elle.  Il peut y retourner quand il veut mais persistera toujours un manque.  Comme avec moi.  Je comble le manque ressenti auprès de sa domina, mais pas le manque qu’il a eu durant toute sa vie. 

Alors, hier soir je lui ai dit de retourner auprès de sa Domina, car tout cela me dépasse. 

Encore un point qui me fait vraiment hésiter, me fait honte, souvent m’empêchant faire la part des choses : 

Il m’a dit plusieurs fois qu’elle lui a coûté une fortune durant les 7 mois passés avec elle.  

Ma situation financière n’est pas facile mais je fais fasse (depuis ma séparation).  Lui par contre est aisé et m’offre de luxe que ne pouvais me permettre.  J’ai été à Londres, à l’opéra, j’ai été la première fois de ma vie aux sports d’hiver où il m’a payé des cours privés de ski, nous revenons de Boston (lui, pour le travail, moi, de nouveau, la première fois aux US), nous allons régulièrement au théâtre, cinéma, resto… Je viens de perdre récemment mon emploi (avant j’ai été indépendante) et il voit mes soucis, mais calcule pour l’avenir, pension etc.… 

En voulant faire partie de sa vie, de ses amis, j’accepte beaucoup (et j’aime ce qu’il m’offre !) MAIS faisant cela, ne suis-je pas une profiteuse ?  

Et à ce stade, je me pose la question que tu as soulignée : 

• Désire-je réellement être une « Domina » ?  

Actuellement j’ai plutôt l’impression de devoir devenir une sorte de soumises afin que notre relation ne casse pas.  Ne serais-je pas plus honnête de la casser ?  

J’écris tout cela à une personne faisant partie de ce monde me paraissant si irréel et en toute amitié. 

Andrea 

REPONSE de Ms Dana :

 
Grand merci Andréa de t'être ouverte à moi et de m'avoir permis de publier la réponse pour que toutes celles qui vivent une expérience analogue puissent en profiter. 

Ma réponse va être longue, car il y a tant a dire. 

Je ne suis pas étonnée que tu te demandes encore si tu es vraiment dominante ou pas. 

Car il est loin d'être évident de dominer, enfin c'est ce que l'on pourrait penser et pourtant tant d'entre nous ressentons que nous avons 'cela' quelque part en nous. Plus ou moins fort, plus ou moins ouvertement, mais nous savons que notre autorité est là, et de l'autorité à la domination ouverte, il n'y a finalement que peu de choses.

Et tout comme toi, tant de femmes se sentent bien souvent 'obligées' de dominer, surtout, si leur soumis agit comme le tient. Car il veut bien faire, mais s'y prend très mal.

Il donne son argent, son attention, mais exige en fait d'être payé en retour par ta domination. C'est une erreur monumentale, qui fait que forcement tu as l'impression d'être achetée, ou pire d'être profiteuse. Il a tout faux.
 

Car il faut des circonstances favorables pour dominer, et cela doit venir de la femme ET de l'homme.

Pour la femme, pour que le pas soit franchit, pour que nous puissions aller au-delà de notre éducation, de nos peurs de cet art de vivre, et de nos peurs de perdre un compagnon que nous aimons, il faut plusieurs conditions :

Déjà vis à vis de soit même :

1- Tant d'images d'Épinal dans des journaux, sur l'internet, montrant des femmes de cuir vêtues fouettant des hommes nus et enchainés. Cela fait peur, et peut même nous faire fuir. En tout cas ces images ne correspondent pas à ce que nous attendons, et elles nous gênent pour au départ arriver à naturellement franchir le pas de l'autorité à la domination. Et bien sachez que ces images sont issues de l'imaginaire fantasmatique de l'homme, et qu'elles leur parlent. Ce ne sont pourtant que des fantasmes, et même si certains vivent leurs fantasmes, l'art de vivre qu'est la Domination et Soumission (D&s) au quotidien n'a rien à voir avec cela. Donc laissons ces images sur l'internet et restons concentrées sur le principal; Devenir dominante.

2- Pour le devenir il faut s'essayer. Et là, bonne nouvelle, c'est beaucoup moins dur qu'on peut le penser. Mais il faut procéder par ordre, et doucement, en se laissant ressentir tout le plaisir que l'on peut en avoir.

Dans un premier temps, ne tenez pas compte des "attentes du soumis". Apprenez à avoir plaisir à votre nouveau  statut de Reine dominante. C'est l'étape indispensable.

Commencer par se faire servir :
Partez du principe que vous n'avez pas à bouger de votre fauteuil, qu'il doit vous servir à boire, enlever vos chaussures, mettre la musique, vous masser les pieds, faire couler votre bain ... etc. Pour ce faire, donnez simplement des ordres à votre soumis. Vous ordonnez, il obéit; il n'aura aucun mal à le faire, car servir ainsi personnellement sa maitresse est un plaisir pour lui. Il apprendra à vous obéir dans le bonheur.

Ensuite il convient d'élargir le périmètre des ordres, car CE N'EST PAS à la Maitresse d'assurer le quotidien. Et c'est là où commence son dressage. Il faut indiquer au soumis ce que l'on attend en plus du service personnel. La gestion des tâches de la maison. Cela toute femme sait le faire, montrer, et ordonner que cela soit fait. Ce qui est plus dur, c'est de ne plus faire nous même, car le soumis lui assez souvent ne saura pas ENCORE bien faire, et de toute façon le fera moins bien que vous ne le faisiez. Mais SURTOUT, ne FAITES PLUS les tâches quotidiennes. Il doit vous servir, et ainsi vous libérer de toutes ces contraintes.

Cette libération, vous apportera plus de temps de repos, plus de temps de loisir, et vous donnera plus d'énergie pour assurer vous, la part du contrat et y prendre plaisir. L'éduquer lui et veiller à ce que vos ordres et attentes soient satisfaits. C'est là que vous allez devoir prendre l'habitude de vivre autrement. Sévir s'il fait mal, mais surtout ne rien faire à sa place.

C'est une étape qui est toujours difficile pour la dominatrice débutante, car elle doit apprendre à punir. Il y a maintes façons de le faire, et là encore bonne nouvelle, vous allez vous apercevoir qu'il y a des manières amusantes, agréables, de punir. Donc lancez-vous dans l'apprentissage des punitions. Que ce soit des gifles, ou des fessées, avant que de tester la cravache ou tout autre instrument. Apprenez à prendre plaisir, et vous verrez que naturellement vous en prendrez l'habitude. 

C'est le parcours initial, et il faut des mois pour le faire. C'est essentiel que la femme devienne habituée à se faire servir et prenne l'habitude d'assumer sa part et que la sienne : Se faire servir, ordonner, contrôler et punir. C'est l'éducation ou le dressage du soumis. Mots bien proches l'un de l'autre. 

Et aussi et surtout il faut que 'lui' :

Cela parait simple, et cela le serait, si nos soumis y mettaient pas leur grain de sels. Car voyez-vous ces messieurs sont particulièrement aveugle à nous au départ, et pense avant tout à leurs fantasmes, à leurs attentes, à leurs désirs de voir par magie la femme se transformer en une dominatrice expérimentée et aguerrie.

Et bien non, au même titre qu'il leur faut du temps pour apprendre à satisfaire nos attentes, et que cela il le trouve tout naturel, au même titre il nous faut du temps pour revêtir notre nouvelle peau et changer de vie, en vivant comme dominante. Car cela peut ressembler à un jeu, mais dans le fond, cela ne l'est pas du tout. Et il faut du temps pour cela. Le temps qu'il faut, est propre à chacune, et ça ces messieurs qui se veulent soumis ont un mal fou à le comprendre. 

Et pourtant, si seulement ils savaient que se soumettre c'est se soumettre à tous les besoins de la dominatrice, et d'oublier les leurs, tout marcherait bien plus vite. 

L'immense majorité des soumis font l'erreur, tant qu'ils ne sont pas vraiment soumis (même s'ils le croient), de vouloir influencer leur dominatrice. Influence sous couvert de l'aider, de la guider, mais influence bien souvent très 'lourde', maladroite et teintée de dizaines d'attentes et de demandes plus ou moins bien cachées.

Et bien non. Plus un soumis mettre la pression sur sa maitresse, plus la femme aura du mal à devenir totalement dominante et à prendre le pouvoir. Car oui, ne nous leurrons pas, même pour avoir le vrai pouvoir sur son soumis, il nous faut beaucoup de temps.

Et le temps c'est ce dont ces messieurs sont le plus avares. Certes ils peuvent nous gâter, nous faire plaisir, tout faire pour faire passer leurs besoins, mais on a l'impression que pour eux ils donnent pour recevoir.

Et c'est fâcheux, car ce n'est pas ainsi qu'il arriveront à se soumettre et surtout à faire de vous la dominatrice dont ils rêvent. 

Une femme devient dominatrice par la soumission et la servilité de son compagnon. Plus celui ci sera serviable, obéissant, attentif, et soumis, plus la femme prendra confiance en son pouvoir et tout naturellement l'utilisera de plus en plus. 

Messieurs n'oubliez pas cela. Certes c'est dur de mettre un torchon sur ses désirs, mais c'est indispensable. Alors pour vous aider efforcez-vous d'être le plus servile possible le plus humble et le plus soumis. Ne demandez rien, tout viendra en son temps.

 

Andrea, vous vous sentez dominante, vous l'êtes. Suivez ces conseils, et faites comprendre à votre soumis qui dirige. Qui choisit le rythme de la progression du couple vers une vie D&s. Dites-lui que vous n'admettez plus être manipulée et que s'il veut vous aider à progresser, qu'il commence déjà par lui. Apprenez à prendre plaisir, à ordonner, puis à sévir. 

Tout est facile, si les deux comprennent bien leur rôle, ce qu'ils doivent faire et ne pas faire. 

En conclusion. 

A ta question sur l'amour, sur le fait que tu l'aimes ou pas vraiment, et bien n'ait aucune honte de te la poser. On n'est pas censé savoir si on aime quelqu'un au bout de quelques jours, quelques semaines voir quelques mois. Il faut du temps pour le savoir d'autant plus quand on a traversé par le passé un ou plusieurs échecs de couple. Forcement on a plus de recul, plus de doute, on est plus mures et plus prudentes. Alors tu as bien raison de dire qu'à notre âge la vie se construit à deux. C'est d'autant plus important d'imposer ce que tu attends, et de t'imposer dans cette vie où tu es censée t'imposer. Remets ton soumis à sa place, et dis lui que s'il n'y reste pas tu pourrais fort bien aller en trouver un autre. Qu'il veut une Reine, alors que c'est TOI qui va décider et non lui qui va te proposer des "marchés".

Il se soumet, et ensuite grâce à la sincérité de sa soumission tu deviens dominante. Car oui, tant qu'il voudra te dominer en t'influençant, tu auras l'impression que "c'est faux", que "c'est du théâtre". Toute cette sensation provient de l'erreur monumentale de ton soumis qui est en train de te dégouter de la domination au lieu de t'y faire prendre gout. 

Ta phrase : "Actuellement j’ai plutôt l’impression de devoir devenir une sorte de soumises afin que notre relation ne casse pas.  Ne serais-je pas plus honnête de la casser ?" est très fort, et sonne comme un premier avertissement à ton soumis. Il aurait tout intérêt à prendre garde, car pour beaucoup d'entre nous, arrive un moment où la coupe déborde et notre patience est à bout. Il va te perdre s'il continue à penser et agir comme il le fait. 

C'est d'autant plus choquant qu'il te parle du "coût financier" de son ex domina. Alors mais quel gougeât !

Sincèrement tu vas avoir du travail avec lui. Il a beau semblé avoir réussit sa vie professionnelle, il a tout à apprendre sur la soumission, car il semble que jusqu'à ce jour il ne l'ai vécu que comme un jeu, et qu'il a de plus l'outrecuidance de te reprocher toi de le voir comme tel.
 

Tu n'es en rien profiteuse, c'est lui qui ABUSE, mets-toi bien cela dans la tête. Car tu es pour lui son avenir, la vie de rêve qu'il a toujours désiré vivre un jour, c'est dans TES MAINS qu'elle repose, et il pourra donner tout ce qu'il voudra, tant qu'il ne se sera pas donné LUI, il n'aura rien donné que des broutilles sans rapport avec la valeur de ce que tu peux lui offrir. 

Saches que je suis bien réelle tu sais. Plusieurs maitresses du sites peuvent le certifier pour m'avoir rencontré, ainsi que leurs soumis. Cet univers n'est pas virtuel, bien au contraire. Ce monde de la vie D&s pratiquée comme un art du quotidien est bien réel. Il faut le vivre pour le comprendre. Alors vie le mais à tes conditions et à ton rythme, et avec si besoin le bon soumis.

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