le blog suprematiefeminine
Ce qui suit est une expérience réelle, actuellement en cours, dont l'issue est à l'heure actuelle incertaine. C'est une histoire de domination et de cocufiage qui peut intéresser toute personne, homme ou femme, désireuse de se lancer dans la D/S et dans cette pratique en particulier. Dans la mesure où elle s'écarte de la vision systématiquement optimiste que proposent les sites dédiés à la Domination féminine, vision qui suppose toujours une amélioration des relations entre partenaires. Non pas que notre expérience soit totalement négative, loin de là, mais elle offre un imprévu qu'il va nous falloir gérer.
Ma femme a 47 ans, j'en ai 48. Nous sommes mariés depuis 25 ans et nous nous connaissons depuis 27 ans. Nous sommes tous les deux d'un niveau d'éducation plutôt élevé puisque nous avons achevé tous les deux des études universitaires. Notre niveau de vie est plutôt confortable.
C'est à l'âge de 21 ans que j'ai découvert l'attrait intense que représentait le SM et la D/S, par hasard, dans un peepshow dans lequel nous étions entrés plusieurs copains et moi. A côté de nombreux films pornos classiques, les quelques films SM exerçaient sur moi une fascination telle que je ne parvenais pas à détacher mes yeux et il n'a pas fallu 30 secondes pour que j'aie une érection forte et incontrôlée. Trois mois après, j'avais oublié cet épisode lorsque j'ai rencontré ma future femme. Cependant, au-delà de son physique, c'est son tempérament qui m'a plu immédiatement: sourire et tendresse mais en même temps du caractère, de la suite dans les idées, un tempérament fort et entreprenant.
Inutile de dire qu'une hiérarchie s'est rapidement établie entre nous. Ma femme portait la culotte et je suivais. Situation qui s'est renforcée rapidement dès notre mariage. Ma femme commandait avec le sourire mais elle commandait. C’était un gant de velours mais elle savait être main de fer aussi. Il y avait des règles à suivre et il fallait marcher droit.
Je l'ai découvert après quelques mois de mariage après une soirée passée chez des amis. J'avais selon elle "flirté" de manière trop appuyée avec une invitée. C'était léger mais j'admets que mon attitude n'avait pas été correcte. A notre retour, j'eus droit à plusieurs paires de gifles bien senties et elle me donna l'ordre de ne pas recommencer.
J'eus droit à d'autres claques par la suite. Mais sans excès et toujours pour un motif que j'estimais dans le fond de moi-même valable. En dépit de ce seul Aspect de domination physique, notre couple n'était en rien SM. Mais c'était déjà une couple DS sans que le mot soit jamais prononcé entre nous. Une seule fois seulement, lors d'un rapport sexuel qu'elle avait décidé, comme d'habitude, elle se retrouva très rapidement, comme d'habitude, à califourchon. Je luis dis: "tu sais que tu essaies toujours de me dominer?". Elle me répondit du tac au tac: "pardon, j'y arrive toujours et tu aimes ça".
Cette situation dura 10 ans. Seule ombre au tableau, j'eus l'impression à trois ou quatre reprises qu'elle avait des relations extraconjugales. Mais je n'en dis rien car notre couple fonctionnait bien et j'étais heureux de ma situation, je n'en étais pas certain, cela n'altérait pas et j'étais déjà...soumis.
Avec la naissance de notre enfant, la situation changea. Un enfant prend du temps et de l'énergie, ma femme était moins disponible, avait moins d'énergie, son travail était envahissant. Son emprise sur le couple faiblissait. Au lieu de l'aider j'ai commencé à vivre une sexualité solitaire. Pendant 8 ans, j'ai soulagé mon côté voyeur et multi-fétichiste en parcourant le web à la recherche de sites érotiques. J’ai téléchargé plusieurs milliers de photos. Disposant d'un revenu complémentaire que je cachais, j'ai fréquenté des dominatrices professionnelles pour des séances hard. Puis j'ai découvert une autre forme de jeu de DS: la lutte érotique. Je l'ai pratiquée d'abord avec des femmes. Mais le web a révélé également mon homosexualité latente. J'ai donc lutté avec des hommes également et j'ai eu ensuite quelques maîtres. Lorsque c'était possible (ma femme et moi voyageons régulièrement pour notre travail), je me travestissais. Devant toutes ces pratiques, j'avais un fort sentiment de culpabilité. Mais je ne pouvais m'empêcher de continuer.
Au début ma femme était sans réaction, occupée qu'elle était avec notre enfant et son travail. Ensuite, j'eus l'impression qu'elle retrouvait une vie de femme et non plus seulement une vie de mère...mais avec d'autres hommes. J’ai préféré garder le silence mais cette fois-là, c'était pour éviter qu'elle ne découvre mes propres dérives.
Au bout de huit ans, conscients tous les deux que notre couple s'effilochait, nous avons décidé de lui redonner des couleurs. Ma femme a fait régime, elle a rebâti une garde-robe décente, je lui ai fait part de mes souhaits en matière de mode et de look, éléments très importants pour moi en raison de mes multiples fétichismes. Le couple revivait mais malheureusement, je retombais toujours dans le travers de la fréquentation des professionnelles.
L'élément détonateur se produisit, suite à un mauvais calcul de ma part. Je privilégiais les séances SM avant mes ou ses voyages, ce qui permettait aux traces corporelles de s'estomper. Cette fois-là, le voyage de ma femme fut écourté et elle me surprit le corps encore marqué. Elle me questionna et mit une pression telle que je lâchai le morceau rapidement.
Pendant 24 heures j'eus à subir sa fureur et son mépris et j'étais dans mes petits souliers. Mais après ces 24 heures, en femme intelligente, elle reprit le dialogue, me demanda me m'expliquer et m'écouta attentivement. Son point de vue était clair: compréhension certes mais nécessité pour moi de changer. Etant écœuré par ma conduite et la promiscuité dans laquelle je me compromettais, je désirais changer également mais je ne m'en sentais pas capable sans l'aide de son encadrement et de son autorité. D'où notre décision d'opter pour la DS, mais elle fut claire: SA DS, pas la mienne.
Toujours en femme intelligente elle me demanda de pointer ses manques et de me dire ce que j'estimais nécessaire pour pouvoir supporter le changement de régime qui m'attendait. Je pointai 6 points qui semblaient importants pour moi. Elle en accepta trois et en refusa trois. Ce fut, pour ma femme, le début d'une période de lecture sur le sujet de la DS et du SM, pour moi, le début de la rédaction d'un historique détaillé, écrit et signé de mes dérives des années précédentes doublé de la rédaction d'un inventaire détaillé des pratiques du milieu et de leur évaluation selon une échelle 0 à 5, comme on en trouve sur Internet.
Une de ces pratiques concernait le cocufiage. Il n'avait pas d'attrait particulier pour moi mais je me voyais mal refuser alors que j'avais été pris en flagrant délit et que j'avais confessé un grand nombre de dérives. De plus, l'infidélité n'avait jamais été un problème en 20 ans. Certes j'avais des soupçons mais cela ne m'inquiétait pas d'autant plus que le souhait de ma femme était visiblement de redonner du lustre à notre relation. Je lui donnai un rating 3: pas d'attrait particulier mais aucune objection non plus.
Ma femme me donna 48 heures pour bien relire et réfléchir parce que ce qui serait accepté le serait définitivement. Je proposais une relation de DS, je l'aurais mais je devrais assumer mes choix.
S'en suivit un premier contrat temporaire, histoire de voir comment cela fonctionnait. Cela fonctionnait bien, ma femme multipliait les rapports sexuels, faisait des découvertes (uro, gode-ceinture, facesitting...) tout en resserrant déjà les boulons: une passivité sexuelle totale était exigée et la séance était sanctionnée par son plaisir, pas nécessairement le mien. Après 3 mois et quelques ajustements, l'expérience s'avérant concluante, ma femme rédigea un second contrat nettement nettement plus contraignant dans lequel figurait clairement son droit à avoir des relations extraconjugales sans limite.
Cela me surprit mais il n'y avait rien à redire. J'avais accepté. Alors que la relation avait évolué de manière prometteuse pour moi, dans la mesure où ma femme expérimentait des pratiques, elle marqua rapidement le pas. Je pensais naïvement que ma femme se rendrait tôt ou tard dans un sex shop pour y acheter menottes et fouet et donner un aspect caricatural à la relation et je me trompais. Elle privilégiait l'aspect didactique et m'expliquait sereinement ce qu'elle attendait de moi.
Certes, il y avait, après les explications cordiales, d'éventuelles sanctions mais elle veillait soigneusement à m'éviter tout plaisir. Une des obligations que je devais respecter était la sincérité de sentiments.
Je devais me mettre à nu. Si quelque chose me semblait ne pas fonctionner, je devais le signaler par email, argumenter sincèrement mais en termes mesurés. Je me retrouvais dans une situation classique pour un soumis. Tout en rêvant d'une soumission totale, je me voyais perdre le contrôle de la relation en constatant qu'elle évoluait dans un sens imprévu.
Point de décorum SM, point de cuir ou de latex,.... Mes mails, nombreux au début, témoignaient d'une frustration certaine. Ma femme lisait, en discutait et me remettait invariablement sous les yeux le contrat, m'obligeant à faire face à mes propres choix.
Chaque point perdu m'enfonçait un peu plus et chaque point gagné par ma femme me donnait un supplément d'admiration devant ce qu'elle était en train de me faire accepter: son projet à elle, sans concession. Elle me transformait en boniche passive, elle multipliait les facesittings entre rapports sexuels ce qui eut pour effet de porter rapidement les périodes d'abstinence à 30, puis 50/60 jours, puis bientôt 90 jours.
J'obtempérais sans discuter.Après 18 mois environ, j'ai décelé un changement de comportement: rentrées tardives, coups de fil discrets, réponse à des sms et surtout un rayonnement bien perceptible. J'ai tout de suite suspecté une relation extraconjugale. Deux mois plus tard, comme mes soupçons se confirmaient, je lui ai fait part de mes soupçons. Elle m'a répondu avec calme: "tu es effectivement cocu. Mais depuis six mois environ. Je suppose que tu n'y vois aucun inconvénient?"
Elle a ajouté avec un petit sourire narquois."Je n'en ai pas parlé parce que je voulais savoir combien de temps tu mettrais à t'en rendre compte". J'ai répondu que je n'y voyais aucun inconvénient et je suis allé fumer une cigarette sur la terrasse aux prises avec une érection absolument phénoménale.
Je pensais avoir toucher le fonds de la soumission mais je me trompais encore une fois comme nous le verrons plus loin. Nous en avons reparlé le soir même et dès ce moment ma femme a utilisé l'arme du cocufiage pour m'enfoncer encore plus.
Ses qualités d'amants étaient mises en avant tandis que mes piètres performances étaient soulignées. Elle vantait son tempérament d'homme, pour mieux souligner ensuite ma médiocrité en la matière. Au-delà de la volonté, non de blesser, mais d'accentuer son pouvoir, je savais qu'elle disait vrai. Non seulement elle revenait de ses rendez-vous radieuse. Mais sa bonne humeur était générale et permanente.
En ce qui me concerne, j'avais eu plus d'une fois, avant mon mariage ou lors d'aventures passagères lors de ma période "libérée" des commentaires dans le même sens qui tous soulignaient mon manque de tempérament, ma passivité et mon incapacité à "faire l'homme". A partir de ce moment-là, je suis devenu progressivement une véritable carpette, ce qu'elle appelait non sans ironie "un progrès dans une soumission mure et acceptée".
Je l'admirais de plus en plus, elle était ma reine et elle le savait.
Mais ce n'était pas symétrique et mon prestige "sexuel" s'effondrait à vue d'œil. Cette situation a duré environ trois ans et demi, trois ans marqués par un dé tricotage progressif du couple au sens sexuel du terme. Facesittings, quelques queenings occasionnels en guide de récompense, suppression de tout ce qui est gratifiant sexuellement, suppression des baisers sur la bouche, périodes de chasteté de plus en plus longues (les deux dernières périodes sans éjaculation étant de 7 et 9 mois).
Les "soulagements" consistaient invariablement en des rapports à califourchon. Inutile de dire que dans l'état où j'étais, cela durait à peine 5 secondes. Comme je m'en excusais un jour, elle me répondit que ce n'était pas grave, qu'elle n'en avait pas besoin pour prendre son pied et qu'il s'agissait seulement d'entretenir la mécanique. Cette incapacité à me contrôler ajoutait une humiliation supplémentaire à une gêne quotidienne, celle d'être incapable de la faire jouir. Son plaisir ne dépendait plus de moi.
Mais curieusement, cette situation avait un autre effet. Je me sentais de plus en plus en harmonie avec moi-même, comme si la perte de toute responsabilité, hormis celle d'obéir servilement, la perte de responsabilité sexuelle notamment, celle de donner du plaisir, m'apaisait. Je me sentais de plus en plus frustré mais de plus en plus en phase avec moi-même.
Nos rapports sont restés excellents, notre complicité tacite est restée très élevée, chacun connaissant son rôle et restant à sa place. Je suis devenu un compagnon soumis, une boniche docile, un sextoy occasionnel témoignant de son amour à sa reine par l'obéissance, témoignage auquel elle tient encore en femme de pouvoir qu'elle est.
Il y a 3 mois environ, ma femme m'a annoncé que son amant divorçait. J'y ai vu un danger et je suis entré en crise. Je lui en ai fait part par mail. Je lui ai dit que je sentais une dislocation progressive du couple, qui se manifestait pour moi par des périodes de chasteté de plus en plus longues, que je souhaitais continuer avec elle et que si elle le désirait, j'acceptais même de revenir à la situation antérieure et de refaire un couple "vanille" dans lequel je serais de nouveau un amant classique.
Ma femme a lu, nous en avons discuté, pour me dire finalement très clairement qu'il était effectivement son partenaire numéro un, que mon largage était effectivement une option mais qu'elle ne souhaitait pas se séparer avant que notre fils ait achevé son école moyenne (ce qui me laisse 24/27 mois pour inverser la tendance), qu'il était hors de question de faire marche arrière parce que non seulement elle me considérait hors jeu en la matière mais parce qu'elle était convaincue que je ne le souhaitais pas non plus. Que vouloir changer quoi que ce soit à mon état ne pouvait qu'accélérer mon passage à la trappe, que le mieux à faire pour moi était de continuer à obéir et de voir ce qui se passerait, que la prochaine période d'abstinence serait d'un an ferme, que de toute façon elle savait que je ferais ce qu'elle dirait et que je le savais aussi.
Le tout avec un grand sourire. J’ai dit "oui maîtresse" et à ce moment j'ai su que je touchais le tréfonds de la soumission et du masochisme. L'avenir est comporte donc une série d'inconnues.
Ma femme m'a confirmé qu'il était fort peu probable que l'on reste ensemble au terme des 24/27 mois. Mais son option serait, non pas de rompre totalement, mais de conserver un ou deux jours par semaine un point d'attache. Je resterais son esclave mais mon rôle serait secondaire. Cette perspective est loin d'être idéale mais d'un autre côté elle me permettrait de conserver un lien avec ma maîtresse, lien auquel je tiens particulièrement.
Par contre la situation actuelle comporte déjà un certain nombre de certitudes. Je suis définitivement grillé comme amant, sa liaison durera probablement longtemps et il est quasi certain que si elle devait s'arrêter ma femme en aurait d'autres.
Il est clair que mon rôle se limitera désormais à celui de soumis total.
Première réflexion, positive, chacun de nous a appris à se comprendre, à comprendre l'autre et à comprendre le fonctionnement d'un couple. Notre vision est celle d'un couple constitué de 3 entités:
Deux individus ayant leur autonomie, leurs aspirations, leurs besoins et une troisième entité dont le bon fonctionnement dépend du bien-être des deux individus: le couple lui-même. Cette analyse débouche sur une vision plus mature des relations sentimentales, nettement moins fusionnelle, nettement moins Naïve et nettement moins hypocrite aussi. Certains lecteurs trouveront la perte de l'aspect fusionnel regrettable mais nous pensons tous les deux qu'il est plus profitable d'aborder le couple de cette manière pragmatique. D'accord pour dire que la fusion doit exister au début d'une rencontre. Mais après, mieux vaut voir la réalité en face.
Deuxième réflexion, cette expérience me permet dorénavant d'assumer pleinement ma soumission et mon masochisme. J'ai lutté depuis l'adolescence pour être un homme comme la majorité. Sans succès et j'étais malheureux. Depuis que je me soumets ouvertement, je suis en harmonie et en paix avec moi-même. Comme ma femme me l'a souvent fait remarquer, je n'ai jamais été aussi bien dans ma peau. Je sais que je ne chercherai plus qu'un seul type de relation: la soumission à une femme.
Troisième réflexion, je ne suis pas le type d'homme dont ma femme a besoin, en tout cas pas comme partenaire principal. Ma femme a besoin avant tout d'un vrai mâle, d'un homme fort et viril pour de relations "vanille" ultra-fortes. Elle avoue d'ailleurs lui être assez soumise et faire ses quatre volontés. A côté de cela, avoir un soumis pour se faire servir et en tirer profit, ne lui déplaît pas. Mais c'est un rôle subalterne, pas essentiel. D'où son projet de conserver son soumis, en doses limitées.
Là je prends mes distances par rapport à de nombreux sites actifs dans la promotion de la domination féminine, comme celui d'Elise Sutton. Laisser croire que tous les hommes sont des candidats à la soumission et que toutes les femmes sont mures pour la domination pour autant qu'on les stimule légèrement est une erreur grossière qu'il faut arrêter de répandre.
Il y a de nombreux candidats soumis et beaucoup de femmes portent effectivement la culotte, la mienne notamment. Mais la majorité des femmes recherchent un homme fort et viril au lit, pas un soumis passif.
La D/S reste possible, là n'est pas la question. Mais ce n'est pas pour tout le monde et mieux vaut ne pas se tromper de partenaire. Dans notre cas, j'ai surévalué le tempérament dominant de ma femme. Elle porte la culotte, elle cherche à faire ce dont elle a envie, elle tente de dominer mais ne désire pas nécessairement embrasser les pratiques du monde de la D/S et du S/M mais désire au contraire du sexe traditionnel à fortes doses dans les bras d'un mâle. L’idéal aurait été pour elle un soumis domestique docile mais un homme malgré tout très viril.
Quatrième réflexion et conclusion de la première réflexion, pour qu'un couple soit harmonieux, les deux individus doivent l'être d'abord sur le plan individuel. Dans notre cas, dans la mesure où je ne suis pas ce qu'elle recherche, le couple ne peut fonctionner correctement. Donc, l'expérience est, dans l'état actuel des choses, un échec. Echec du couple puisque l'idée de départ était de resserrer les liens. Echec personnel puisque je suis mis au placard.
Nous sommes dans une situation étrange. La D/S nous a permis de mieux nous connaître, de renforcer notre complicité. Nos relations quotidiennes sont excellentes, nous sommes d'excellents compagnons (d'ailleurs le contrat de D/S que nous avons signé court toujours) et nous nous sentons mieux qu'avant de démarrer l'expérience. Il n'y a aucune amertume entre nous. Bref le couple va nettement mieux mais en même temps il ne semble pas avoir d'avenir. Je me sens parfaitement bien, j'admire ma femme au plus haut point, j'aimerais rester son soumis mais en même temps je dois envisager sérieusement de passer à la trappe. Ma femme admire mon intelligence, ma compréhension des choses de la vie, ma tolérance, mon ouverture d'esprit, mon humour et ma capacité à assumer mes choix de manière responsable. Mais en même temps, elle considère que je ne suis désormais plus un partenaire valable, au mieux un soumis total. Etrange situation.
Cinquième réflexion, et ici je m'adresse aux nombreux candidats et candidates tentés par l'aventure. Je leur dirais simplement ceci:
- si vous ressentez le besoin de vous soumettre, allez jusqu'au bout. Cela vous permettra peut-être d'atteindre un jour l'harmonie sur le plan individuel.
- ceux qui rêvent d'une soumission totale, restez bien conscients qu'avant d'atteindre ce stade que les dominatrices appellent le stade du soumis tranquille, vous subirez une descente aux enfers progressive. Si vous n'êtes pas préparé et expérimenté, si votre désir n'est pas profond, votre premier réflexe sera de tenter de dominer par le bas, d'influencer votre maîtresse et le second réflexe sera de préserver le fonds de machisme qui est en vous. Dans les premiers temps, chaque humiliation sera ressentie comme telle et ce sera dur. Dans le même temps vous espérerez secrètement qu'elle vous brise et si elle y parvient, vous l'admirerez.
- par conséquent, et je m'adresse ici aux dominantes qui le deviennent "sur invitation du partenaire", ce qui est un cas assez fréquent, si vous acceptez de vous lancer vous devrez aller jusqu'au bout. Car il n'y a rien de pire pour un soumis qu'une maîtresse faible. Une fois lancé, on ne peut plus faire marche-arrière.
- vivre c'est prévoir et il faut se préparer aux conséquences. Vous allez dominer, votre partenaire va changer, ses défenses vont s'affaiblir, il va perdre une partie ou tout ce qui l'identifiait aux mâles. Il faut vous demander si vous aimerez ce genre d'homme.
Vous allez changer aussi, vous allez immanquablement orienter la relation vers vos besoins, vous allez mettre en avant votre égoïsme et mettre de côté, partiellement du moins, votre altruisme. Vous allez vous sentir devenir "salope". Il faut être préparée également. Dans les relations de couple c'est le partage et le don de soi qui est le plus souvent mis en avant. Une dominatrice devra pratiquer l'inverse... sans jamais perdre de vue les besoins de son soumis, besoins qui consistent essentiellement à être dirigé et encadré avec fermeté tout en arrachant quelques concessions quand-même. La D/S est un type de relation qui demande énormément de psychologie, d'intelligence et de connivence entre partenaires. Il faut allier spontanéité et réflexion.
Sixième réflexion. Pour éviter toute catastrophe, évitez de vous lancer dans une soumission totale dès le début.
Septième réflexion, liée au cocufiage. Il semble que ce soit un fantasme fort chez bon nombre de soumis. Mais pour qu'il fonctionne bien (je parle ici uniquement du cocufiage en relation avec la D/S, pas d'autres types de cocufiage comme lorsque le mari est simplement voyeur et la femme exhibi), je préconiserais de ne pas l'inclure dans la relation D/S dès le début. Car si votre maîtresse vous domine avec passion, elle vous cocufiera "par inclusion". C’est-à-dire qu'elle utilisera l'arme du cocufiage pour vous enfoncer de plus en plus bas. Si par contre, elle ne vous domine pas avec passion, elle risque de vous cocufier "par exclusion".
C'est-à-dire que vous serez tout simplement remplacé comme partenaire numéro un. Mieux vaut, selon moi, inclure cette pratique plus tard, lorsque le couple dominante/soumis a acquis une certaine maturité et que l'on est certain que le cocufiage ne le déstabilisera pas.
Enfin, toute dernière réflexion. Pour une bonne domination, il faut quatre choses. Il faut que (hormis le fait que le soumis le soit réellement, que son désir de soumission dépasse le stade du fantasme superficiel évidemment):
- 1 la maîtresse comprenne son soumis
- 2 la maîtresse l'admette tel qu'il est
- 3 la maîtresse l'aime pour ce qu'il est (je parle en tant qu'être sexuel, non pas comme homme en général)
Si le point 1 n'est pas rempli, cela ne marchera pas. Mieux vaut oublier ou en tout cas, mieux vaut d'abord convaincre et être certain que l'on a convaincu.
Si le point 1 et 2 sont remplis, il y aura domination, mais une domination négative en quelque sorte. Elle sera pour vous importante, mais vous n'aurez pas la même importance à ses yeux. La domination sera probablement dure. Mais probablement sans chaleur. Et le risque qu'elle vous plaque pour un autre homme qu'elle admire plus existera peut-être. C’est à ce stade-ci que nous sommes ma maîtresse et moi.
Seul le troisième stade permettra de créer, à mon sens, une solidarité réelle, solidarité certes inégale car, un soumis ne devrait jamais l'oublier, il restera soumis et dans une relation D/S c'est la dominante qui a de nombreux avantages mais une solidarité réelle parce que chaque protagoniste désirera l'autre pour ce qu'il est.
C'était long mais j'en ai presque fini. Lorsque je vous ai écrit pour vous demander si vous étiez intéressée par mon témoignage 'négatif" avais-je écrit, vous avez dans votre réponse employé le mot "désarroi". Ce n'est pas le bon terme. Il n'y a pas d'amertume, pas de tristesse, pas de rage, pas de rancœur, ni chez moi ni chez ma femme. De la surprise d'en être arrivé là oui. Mais énormément de respect mutuel. Du reste, nous sommes pour l'instant toujours lié par un contrat précis que chacun honore. L’avenir ne s'annonce pas rose pour moi mais les choses peuvent encore changer. Je suis un optimiste de nature. Nous verrons et je vous tiendrai au courant si vous le souhaitez.
Tout commentaire est le bienvenu. J'espère ne pas avoir été trop long ni trop ennuyeux. DanielRéponse Ms.Dana:
Danielle votre analyse est fine, profonde et je ne pourrai que conseiller à tous les couples qui veulent inclure l’adultère dans leur relation, de bien comprendre le risque que cela représente.
Oui, comme vous le dites si bien, on ne peut faire marche arrière dans la D&s. On ne peut refermer une porte qui a été ouverte ensemble et qui a fait découvrir tous les avantages du statut de dominante à la femme.
Je suis totalement d’accord avec vos réflexions, même si j’y apporterai une grosse nuance :
Le besoin de soumission de la femme peut exister mais vous verrez qu’hormis quelques rares exceptions, une femme de caractère comme la votre ne le saurait l’être que parfois dans sa sexualité. C’est son droit.
A mon sens l’erreur qu’a fait votre femme, est d’avoir confondu le fait d’avoir des amants pour sa sexualité et pour vous rabaisser plus, avec celui d’avoir une relation régulière avec le même amant, ce qui chez une femme engendre nécessairement des sentiments forts.
C’est un risque important, et les femmes pratiquant ou voulant pratiquer l’adultère doivent en être consciente, et pratiquer celui ci sans qu’il n’y ait aucune confusion dans leur esprit :
Je le rappel à toutes ! Une Maîtresse, en tant que Femme libérée, a le droit d’avoir d’autres partenaires sexuels. Le faisant, ce sera dans l’optique de renforcer la relation avec son soumis.
Je crois que la pratique de l’adultère met certains mâles, en état de profonde soumission à l’égard de leurs propriétaires. Ainsi, via la jalousie et l’excitation partagée, les liens et l’amour au sein du couple peuvent en être encore renforcés.
Si elle fait jouer ce droit, la femme ne devrait jamais mentir et savoir qu’elle peut avoir toutes les libertés sauf celle d’être infidèle en amour envers un homme qui s’est totalement donné à elle. C’est un exercice périlleux, réservé à peu d’entre nous.
Vous les soumis qui désirez ardemment que votre femme franchisse ce cap, ne l’oubliez jamais … vous jouez avec le feu.
Courage Daniel et merci pour votre témoignage si instructif et si réfléchis, car il est la preuve des dangers que l’adultère comporte dans une relation D&s. Messieurs réfléchissez y à 2 fois. Mes Dames ne faites pas l’erreur de cette Maîtresse.
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c'était cousu de fil blanc car elle vivait une relation amoureuse avec son amant, elle ne consommait pas de temps à autre un amant dans un but sexuel
louis